Dominique
Fin de partie





carte A1909

Voilà, cette partie se termine avant l'arbitrage du tour de P1910, les joueurs s'accordant sur un victoire autrichienne.

Commentaires du vainqueur :

1901 : l'alliance avec l'Italie débute. Mon voisin, très calme, insiste beaucoup sur la confiance et sur la démilitarisation de Trieste et Venise comme clef de voûte de notre alliance. Parfait : ce genre d'arrangement me permet de partir vers l'est donc tout va bien. Chose curieuse pour tout le monde, l'Italie prend position à Rome et en Toscane. Ce recul est tellement neutre qu'il permet à l'Italie de s'assurer deux alliés d'un coup : la France et l'Autriche. Et énerver copieusement plusieurs autres joueurs qui confondent cet attentisme prudent avec une passivité que mes négociations avec l'Italie démentent furieusement. En attendant, l'Italie prend Tunis et construit sa deuxième flotte, tranquillement. De mon côté, je construis deux fois et donc... à Trieste. Ce malheureux hasard (dans mon esprit) prend presque l'allure d'une trahison pour l'Italie. On passe à deux doigts de la rupture.

La Russie et la Turquie : j'ai déjà joué plusieurs fois avec Sacha (le premier Tsar) avant cette partie et je sais qu'il est un joueur redoutable, mais qu'en général, il est digne de confiance (jusqu'à ce qu'il soit trop tard). On commence donc par un bounce sur Gal suivi d'une alliance anti-turque. En effet, le Tsar voyant la Turquie lancer toutes ses forces à l'assaut par le Caucase est bien content de trouver de l'aide et demande mon soutien pour entrer en Roumanie. Vu les bonnes dispositions de l'Italie, je peux me débrouiller avec le Tsar donc je lui accorde. Le Sultan cherche aussi mon appui, mais son style de négociation hyper-concis me déstabilise : avec lui, aucun bla-bla mais aucune vraie négociation non plus. Lorsqu'il a une idée, on peut l'accepter ou non. Et c'est à peu près tout. De même, il répond à mes propositions par oui ou non, et point. Bref, je me sens plus attiré par le style de Sacha, bien que je me méfie des rumeurs qu'il tente de répandre entre l'Italie et moi.

Mon voisin allemand semble prêt à s'occuper au nord-ouest (alliance anti-française avec le roi d'Angleterre ?) et laisse le Russe prendre la Suède. Le Tsar commence donc très fort. Mais il me semble que j'ai une alliance "mineure" (comme un pacte de non-agression, mais juste un peu mieux) avec l'Allemagne donc ça me va.

1902 : le Tsar et le Sultan renforcent leurs flottes en mer Noire. Je dégage Trieste pour rétablir les relations entre l'Italie et moi. Le Tsar me soutient sur la Bulgarie et le Sultan recule. L'Italie monte ses armées et entre en mer Ionienne. Le plan qui commence à prendre forme, c'est l'attaque coordonnée de la Turquie puis la remontée vers le Nord pour moi et le passage vers l'ouest pour l'Italie. Le Sultan tente de reprendre la Bulgarie, mais c'est trop tard. Il est enfermé chez lui et les flottes italiennes arrivent. L'Allemand, le Français et l'Anglais jouent toujours à trois de leur côté mais la France et l'Italie gardent de bonnes relations avec une situation "bloquée" autour de Marseilles/Piémont.

1903 : les coups tordus à l'est : l'Italie convoie mon armée en Syrie avec l'accord de la Turquie. En effet, nous préparons (à nous trois) le coup tordu numéro 1 pour se débarrasser des deux flottes russes en mer Noire. En effet, je ne vois pas comment je peux rester allié avec le Tsar une fois la Turquie éliminée si la Russie garde deux flottes en Noire. C'est au moins une de trop. De l'autre côté, l'Allemagne (à mon avis, poussée par le Tsar, mais on ne le saura peut-être jamais) envoie une armée au Tyrol. C'est vrai que Venise et Trieste sont deux centres libres, mais quand même... Ils sont couverts ! Déluge diplomatique de notre part et l'Allemagne recule. Déception et méfiance sont de rigueur envers l'Allemagne. Le Tsar perd ses flottes à l'automne, mais prend la Norvège donc il construit ses armées et prépare sa vengeance. Pas content, le Tsar et je le comprends.

1904 : l'Anglais est mal parti. Mon allié français s'en sort bien et l'Allemand vient me menacer alors que je l'invite depuis deux tours à prendre Varsovie. Du côté de la mer Noire, je prends Sébastopol. Le Russe, devant les hésitations allemandes, tranche dans le vif et prend le Danemark tandis que l'Allemagne recule à nouveau. A mon avis, c'est l'erreur fatale de l'Allemand ce tour-ci : il avait la possibilité de prendre Varsovie et de garder le Danemark. Hélas, il hésite et recule et perd tout. L'Italie attend toujours un centre supplémentaire mais ne s'impatiente pas.

1905 : Cette année-ci, l'Italie doit recevoir un centre. Ce sera chose faite avec la mise à mort du Sultan. Celui-ci veut se défendre contre moi et pas de chance : il évacue Constantinople devant mes troupes tout en rendant Sébastopol à la Russie en coupant mon soutien. Bah, mon allié italien grandit enfin : c'est tout ce qui compte. L'Allemagne et la France continuent à se mélanger un peu plus tandis que la Russie échange Berlin contre le Danemark et reprend Sébastopol. A ce moment de la partie, je suis très légèrement en tête. Il faut que je ménage mes alliés.

1906 : une petite connerie de ma part et mes plans sont tous retardés : j'ai mal jugé les possibilités et j'ai perdu une armée au printemps. Pas trop de casse sur l'année mais je suis rattrapé en tête par la Russie, la France pointant juste derrière et l'Italie complète le podium à deux centres grâce à la prise d'Ankara. Le plan italo-autrichien est d'évacuer la Turquie et de détruire ma flotte de façon coordonnée pour permettre un redéploiement italien vers l'ouest. L'Angleterre sauve les meubles mais l'Allemagne perd tout face à la Russie qui change de Tsar.

1907 : La Russie met en action le plan qui la perdra (selon moi). Au lieu de concentrer ses efforts sur son principal rival (moi), le Tsar part à la conquête de l'ouest et perd Varsovie et Sébastopol dès le printemps. Il arrive à utiliser l'Allemand pour arriver à ses fins contre la France. Au printemps, le désengagement de la Turquie a bien commencé entre l'Italie et moi mais une petite phrase m'arrête : l'Italie pense à revoir son plan suite à ma probable prise de deux centres russes. Au lieu de se réjouir de mon coup de chance, l'Italie semble douter davantage de moi rien que parce que je réussis au nord. Cette découverte change ma façon de voir les choses : il est temps pour moi de prendre mon envol. Je trahis donc l'Italie à l'automne et je lui pique Ankara tandis que lui poursuit son redéploiement vers l'ouest. Mieux, il a réussi à convaincre la France qu'il venait pour l'aider !

1908 : j'avertis la France des risques qu'elle court mais c'est trop tard. L'Italie prend l'Espagne et Marseilles pour compenser ses pertes à l'est (Venise et Smyrne). A mon avis, ce choix raisonnable à l'échelle individuelle va empêcher la formation de l'union sacrée qui aurait pu m'empêcher de gagner. Toutefois, la longue inimitié franco-anglaise et la stratégie russe du tout vers l'ouest sont certainement à blâmer aussi dans cet échec. Et même si j'abandonne temporairement Sébastopol au Tsar, c'est pour mieux revenir le chercher l'année d'après. Et je me garde bien de détruire l'armée italienne de Syrie, qui est inutilisable pour l'instant, car je ne veux surtout pas que l'Italie construise de nouvelles flottes.

1909 : l'Italie doit revenir contre moi mais en faisant cela, elle doit laisser libre Marseilles et l'Espagne, ce qui fait que ses unités n'atteindront peut-être jamais le théâtre des opérations, par manque de centres de ravitaillement. Je peux donc me concentrer sur le Nord et la Russie, tout en prodigant quelques conseils à gauche et à droite. Par exemple, j'avais deviné parfaitement la manoeuvre russe sur Kiel, ce qui m'a permis de prendre un risque calculé sur Munich (si le Tsar avait attaqué Munich avec Sil et Ruh, c'était bon) et surtout d'en faire profiter mon allié français qui faisait mieux que compenser la perte de Liverpool grâce à sa prise de la Belgique et de Marseilles.

Si en 1906, je n'ai pas pris de centre (à cause de la perte stupide de mon armée d'Ukraine, pour ceux qui suivent), les années 1907, 1908 et 1909 m'ont rapporté plus de deux centres par an en moyenne. Devant cette déferlante, la conclusion s'imposait : mieux vaut arrêter les frais et laisser nos soldats se reposer un peu... jusqu'à la prochaine fois. Et pour terminer en beauté, un tout grand merci à l'arbitre pour son boulot, sa patience et ses analyses.


Arnold von Habsburg, Empereur d'Autriche et de Hongrie.

PS: félicitations à ceux qui ont lu jusqu'ici. Plus d'un an de jeu, ça valait bien quelques lignes...

Commentaires de la France :

Une partie pleine de rebondissement, pimentée de changement de joueurs chez les deux puissances qui m'étaient les plus alliées, et le pire en même temps, en automne 1905, vraiment pas de bol !!

J'aurais pu croquer en un coup de dent l'Angleterre et l'ai gracié. Mais c'était sans compter sur la désertion de Pascal Maguy qui s'annonçait mon fidèle serviteur en échange de sa survie, et je pense vraiment qu'il aurait tenu parole jusqu'au bout.

Avant cela, je n'étais pas trop mal parti, et même peut être en position de vainqueur vu mes forces militaires et vu mes alliances bien sincères.

Mais le sort en a voulu autrement, d'autant plus que, peu de temps après les offensives des nouveaux rois de ces deux nations, l'Italie s'y est mise à son tour, profitant peut-être de la perdition de la France pour équilibrer ses pertes face à un voisin autrichien bien malin et très menaçant.

Ce dernier semblait quant à lui bien disposé à me prêter main forte avant que ne sonne la fin de cette partie !!

De plus, je venais de regagner un centre et l'Italie se repliait vers l'Est. Bref, un bel avenir se dessinait à la France apparemment.

Beaucoup de plaisir dans cette partie, au moins autant que d'amertume, c'est pour dire.

J'espère retrouver certains joueurs de cette Diplo 28, prochainement dans une autre partie, les plus assidus surtout. J'aime quand les gens vont jusqu'au bout lorsqu'ils s'engagent.


Bien amicalement,
Laurent.